La plupart des communes de France sont nées en 1789. Pas Vergetot qui a la particularité d’avoir une date de naissance officielle: le 14 avril 1824. Elle correspond à celle de sa fusion avec Le Coudray. Si ce bicentenaire sera sans nul doute célébré, la date est le socle de l’identité villageoise. Ses fondements sont millénaires.
Son territoire est d’abord adossé à la voie romaine Fécamp / Le Havre en bordure de laquelle se dressait un arbre remarquable qui a laissé son nom à la rue de l’Orme. Elle devint une route médiévale facilitant la création d’une paroisse. Elle est attestée pour la première fois en 1180 et fut le centre d’une seigneurie appartenant à différentes familles de la noblesse du Pays de Caux jusqu’à ce qu’elle soit acquise, en 1683, par Jean de Martonne, conseiller du roi. Son fils Jean obtint que sa terre soit érigée en marquisat en 1725.
Située à l’écart de cette route antique, la paroisse du Coudray était, dès le XIIIe siècle, un domaine indépendant. Elle relevait du prieuré de Sainte-Honorine à Graville et devint le centre d’un fief noble appartenant à la famille Le Roux. Anoblie en 1578, elle le conserva jusqu’à la Révolution.
Vergetot et Le Coudray furent donc deux paroisses et deux seigneuries distinctes ce qui explique qu’elles soient devenues deux communes en 1789. Or, le percement de la route départementale 925 en 1778 coupa Le Coudray en deux. Elle facilita l’émergence du village de Vergetot.
Sa naissance fut liée à l’action du père Adam de Valville (1737 - 1820). C’est l’un des personnages centraux de l’histoire de Vergetot. Curé de la paroisse, il créa en 1777 un collège ecclésiastique pour y former des prêtres, scolarisés dans le presbytère devenu la mairie en 2002, fit réédifier l’église en 1787 et devint le premier maire de la commune en 1790.
L’élan qu’il impulsa se poursuivit après la Révolution par le rattachement du Coudray à Vergetot (1824), la destruction de l’église Saint-Martin du Coudray (1830), la construction de la mairie-école (1846) et la réédification du presbytère incendié (1858). Un village se développait.
Il favorisa la stabilité de la population. Elle oscilla entre 250 et 300 habitants tout au long du XIXe siècle et demeura avant tout agricole avec sa trentaine de fermes, ses traditions (processions religieuses) et ses liens de solidarité. Elle put ainsi affronter les tourments et les guerres mondiales sans perdre son caractère rural tout en s’ouvrant sur le monde.
Sa transformation débuta par la création de réseaux: installation d’une cabine téléphonique (1928), pose des lignes électriques (1930), arrivée de l’eau courante (1951), réguliers travaux de voirie (goudronnage de la route du Carreau en 1956), mise en place du service des ordures ménagères (1981).
Cette modernité fut aussi celle du machinisme agricole. Elle entraîna la disparition des fermes (29 en 1955, 9 en 1977, 4 en 2010) au moment où la généralisation de l’automobile facilita l’installation de nouveaux habitants. Ils firent édifier leurs maisons pour vivre à Vergetot, dans un cadre préservé, au sein du grand bassin de vie de l’agglomération havraise qui porte aujourd’hui les destinées d’une campagne millénaire.
Son identité est, depuis 1992, incarnée par le logo, dessiné par Gilles Cappe, instituteur et secrétaire de mairie de 1980 à 2016. Il exprime le sentiment de bien-être que chaque habitant ou promeneur ressent à Vergetot.