Les relations furent parfois tendues entre le maire et le curé au XIXe siècle. Une lutte de pouvoir se dessinait. La crise qui opposa en 1844 Jérôme Louvel, premier magistrat de la commune, au père Guillaume Lepicard, curé de la paroisse, en est une parfaite illustration.
En janvier, pour aider les familles les plus pauvres, le maire prit de l’argent dans le tronc de l’église, ce qui provoqua la fureur du prêtre. Les deux hommes s’invectivèrent puis, lors d’une messe, le maire escalada la balustrade du choeur pour lui dire tout son ressentiment.
Lors de la messe de Pâques, le prêtre refusa en conséquence que le maire s’assoit dans le choeur puis, animé par une violente colère, il le saisit par le col et lui cracha au visage devant ses paroissiens médusés. Les deux hommes en vinrent aux mains en étant soutenus par des habitants s’insultant et se battant dans l’église au beau milieu de l’office divin.
Informé de l’incident, la préfecture demanda à l’archevêché le renvoi du père Lepicard. Il fut remplacé par le curé d’Émalleville et muté dans un autre village. Le pouvoir civil avait eu gain de cause.